Méta-journalisme

Il y a quelques années je ne rêvais que d'une chose, c'était d'être journaliste. Du grand reporter de guerre au découvreur de magouille politico-financière, j'enviais ce destin plus que tout autre. Mais dernièrement, les journalistes ont beaucoup baissés dans mon estime. On peut même dire que j'ai pris une bonne claque dans la *****. Je m'explique.

Les histoires de cul du Président de la République. Dans Gala, ok, pas de problème, c'est leur boulot de fouille merde, ça plait au peuple (à moi y compris, c'est divertissant). Mais franchement, il y a plus important dans le monde pour que ça fasse la Une des journaux aussi bien papier que télévisés ? Sarko et Carla au 20h, entre la misère des sans-papiers et la guerre civile au Tchad, ça ne m'émerveille pas. Quand le 20h devient un tabloïd, il est peut être temps de se poser des questions sur ce qu'on nous sert comme sauce à la télé.

C'est l'histoire d'un mec qui a un job sympa, sa boîte lui fait confiance pour gérer une somme importante d'argent. Il s'en sort pas trop mal. Il est aimé de tous, plutôt populaire, plutôt beau gosse. Puis un jour il perd au jeu de la bourse. Alors il essaie de rester discret, il joue un peu plus pour couvrir ses pertes. Jusque là, rien d'anormal. Mais les problèmes prennent de l'ampleur. Les sommes perdues aussi. Il finit par ne plus pouvoir couvrir ses pertes, et le scandale éclate. La somme est colossale. Du jour au lendemain, il se retrouve dans tout les journaux, sa photo en taille A4, son nom placardé partout, sur le web, dans les kiosques, à la télé, à la radio, tout le monde ne parle plus que de lui. Ses voisins le trouvent brusquement "renfermé", "il n'a jamais été bavard", sa famille est harcelée, son appartement encerclée par des hordes de prétendus "photographes de presse". Hier soir, alors que la moitié de la France regarde la Star Ac', lui croupit en prison, à moitié pour le protéger, à moitié pour l'empêcher de parler.

Vous la connaissez aussi cette histoire ? C'est marrant ça, parce que je suis sur que le moindre taiwanais bossant dans une usine de voiture française est au courant aussi... Moi j'ai une question à poser aux "journalistes" des grandes rédactions: cet assassinat médiatique était-il nécessaire pour faire un bon article ? A moins que vous n'ayez pas eu pour objectif de faire un bon article.

Non bizarrement, j'ai beaucoup moins d'estime pour les "journalistes". Heureusement qu'il en reste des "vrais", qui ont malheureusement bien du mal à faire sortir leurs idées dans les colonnes de journaux sous l'emprise de plus en plus fréquente de "trusts" trop proche du pouvoir (pas nécessairement pouvoir politique...).

A la prochaine.