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Ma tribune
17 février 2008

Humeur du midi

Bonjour tout le monde (enfin... si y a quelqu'un :) )

J'ai pas été bavard ces derniers jours, un peu de flemme, un peu de révisions (le fameux exam est a repassé demain)... M'enfin bon, j'ai quand même des choses à dire !

Actualité de la semaine, encore et toujours notre cher Président de la République. Que de fameuses idées. Mais il ne va pas au bout des choses ! Voilà ce que je lui propose.

Il a raison, quand il dit que c'est aux enfants que revient le devoir de se souvenir. La "mémoire d'une nation". Mais elle ne se résume pas aux enfants déportés. Moi je propose que les enfants de CM2 apprennent l'histoire d'un poilu de la grande guerre, tombé pour la Patrie sous le feu des canons des ignobles prussiens. Et puis aussi l'histoire d'un enfant tué à Setif le 8 mai 1945 par l'armée française durant une manifestation pacifiste dans un département français. Et puis aussi celle d'un jeune du contingent, tué durant son service militaire, pendant la guerre d'Algérie. Et pourquoi s'en tenir au XXème siècle ? On peut remonter plus loin aussi, la mémoire de notre pays ne se limite pas à ces 100 dernières années. Souvenons nous de la St Barthélémy, de Waterloo, d'Austerlitz, de la Terreur...

Le devoir de mémoire. C'est une expression qui dépasse beaucoup de gens qui en parlent. Il n'y a pas longtemps, une association a rénové une batterie allemande en Normandie et y faisait des reconstitutions pour les touristes. Au nom du devoir de mémoire, ces gens passaient leur journée déguisées en SS et vivaient comme tels dans la batterie, aux vues du propriétaire et des autorités désemparées. C'était leur "devoir de mémoire", mais de quel mémoire ? De celle de personnes qui ont occupé la France, de façon, pour cité un politicien recueillant presque 15% des suffrages des français "pas si ignoble". Effrayant non ?

Bien heureusement, le devoir de mémoire est aussi défendue par des gens à l'état mental irréprochable, à qui on peut seulement reprocher un excès de zèle, un peu trop d'enthousiasme en quelque sorte. Ces gens se démènent pour que perdure non seulement la mémoire des enfants déportés, mais celle de tout les combattants, de l'ombre comme de la lumière, qui sont mort, ou pas, pour les idéaux qui sont, normalement, les notre. Parmi ceux là, entre autre, des historiens, des étudiants, des anonymes, des amateurs d'Histoire. Des gens simples, qui ne cherchent ni la gloire ni la reconnaissance, qui cherchent juste à ce que l'on se souviennent de leur père, de leur grand père, de leur mère ou de leur grand mère. Dans tout les cas, des gens qui savent, et comprennent de quoi il s'agit. Des gens capables de discerner le Bien et le Mal, pour autant qu'une telle distinction soit possible. Des gens qui ont une certaine expérience de la vie, et surtout, une certaine connaissance de ce qu'il s'est passé de 1933 à 1945 en Europe.

En CM2, le cours d'Histoire sur la Seconde Guerre Mondiale doit s'approcher de quelques lignes troubles, incapables d'expliquer aux élèves de quoi il retourne. En CM2, les élèves ont 11 ans. Ils jouent à la guerre dans la cour de récréation. Pan Pan. Paf t'es mort. Comment leur faire comprendre, sans qu'ils ne se posent de terribles questions, pourquoi des enfants de leur âge, parfois plus jeunes, ont été déportés loin de leur pays pour être assassiné ?

Les premiers acteurs du "Devoir de Mémoire" ne doivent pas être les enfants. Ceux-ci méritent de garder leur innocence aussi longtemps que nécessaire. Les images du JT se débrouillent suffisamment bien pour leur faire passer leurs idéaux enfantins en temps et en heure. Non, ceux qui doivent assumer ce devoir de mémoire, ce sont les mêmes qui le refourguent aux enfants aujourd'hui. Les "adultes" sont les seules personnes théoriquement capable de comprendre ce qu'il s'est passé, de faire la part des choses. Théoriquement, car quand on voit que des gens ne savent pas encore que la Terre tourne autour du Soleil et pas l'inverse, on craint vraiment pour les générations futures... On craint pour elle, mais personne ne fait rien pour que ça aille mieux.

Je sais pas si j'ai été très clair, le devoir de mémoire est quelque chose qui me tient à coeur, c'est pourquoi je m'insurge de le voir détourner comme il l'est parfois à des fins politiques, autant par un bord que par l'autre, par un extrême ou un modéré. C'est une expression galvaudée, le devoir de mémoire, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut l'oublier.


PS: Le titre est "humeur de midi" bien qu'il soit 19h30, mais c'est parce que j'ai commencé à écrire à midi...

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