Plume volante

Aaah... 2 mois d'absence. J'implore votre pardon. Je ne chercherais pas d'excuses car, comme disait un grand poète "les excuses, c'est comme les trous du cul, tout le monde en a".

Hypocritement je pourrais dire que la campagne aux municipales m'a pris beaucoup de mon temps libre (ça tient difficilement la route non ?), que mes 15 jours de Vigipirate m'ont pris un peu de temps (ouais... plausible, pour 15 jours d'absence, pas 60 !), enfin bref...

Vous voyez comme il est simple, en deux phrases, de dire quelque chose et faire exactement l'inverse dans les secondes qui suit ? Bienvenue en politique.

Il s'en est passé des choses en deux mois. Trop pour que je vous raconte tout, et puis ça vous intéresserait pas, je suis pas là pour raconter ma vie. Mais pour donner mon avis.

Pas facile de relancer la machine. A croire que ça se grippe vite. Donc je pisse de la ligne en attendant de trouver un fil directeur. Enfin je vais y aller doucement ou dans quelques paragraphes vous allez vous lasser et passer à autre chose.

Retenir le client ! Objectif essentiel de tout magasin/toute marque. Faire acheter une fois c'est bien, faire d'un acheteur occasionnel un client fidèle c'est autre chose, et c'est mieux. Pour les élections c'est la même chose. Surtout pour les partis les plus minoritaires, dont la majeure partie de l'électorat est "de passage". Dans une période ou l'électeur de gauche sera d'humeur alter-mondialiste, il votera LCR, mais dès que son plan d'épargne action aura affiché des bénéfices, le PS aura peut être une voix de plus. De même, n'importe quel électeur un peu primaire qui vient de se faire cramer sa voiture par des "jeunes" aura tendance à voter à l'extrême droite pour lutter contre "l'insécurité grandissante", pour ne pas citer d'autre thèses nauséabondes.

Il est donc visible que le contexte de l'élection joue énormément sur le vote de ces citoyens volages. Et il est donc logique de se dire que le camp qui contrôle ce contexte contrôlera aussi ce vote. Exemple simple.

Début 2002. La campagne pour les présidentielles fait rage. Chirac base son programme sur les problèmes d'insécurité. L'extrême droite fait de même, comme d'habitude. Etrangement, depuis quelques semaines, on ne parle plus que de ça à la télé: des vols, des vagues de cambriolages, d'agressions, bref, une atmosphère oppressante envahit nos médias. Le citoyen lambda ne peut que se sentir angoissé, mal à l'aise, en situation d'insécurité. Son vote sera facilement orienté. Un peu trop facilement d'ailleurs, avec le résultat que l'on connait pour le 1er tour.

Je n'insinue pas qu'un quelconque parti soit rendu responsable de commettre des délits pour augmenter la criminalité. Il est tellement plus facile de manipuler les médias pour donner l'impression que la criminalité augmente.

C'est un peu comme avec le chômage. Régulièrement le gouvernement (et une partie des médias) nous disent "Il y a X milliers de chômeurs en moins". Effectivement, il y a X milliers de personnes qui ne sont plus inscrites au chômage. Mais il serait plus intéressant de dire combien, sur ces X milliers, ont trouvé un travail, et combien ont été radiées. Mais c'est moins bon pour la popularité du Premier Ministre.

Ma plume me démangeait, alors je l'ai libérée pour la soirée. Elle a volée sur mon clavier mais il est l'heure pour elle de rentrer se coucher. Elle devrait ressortir demain, mais je ne vous promet rien, si elle s'échappe je mettrais du temps à la retrouver. C'est que c'est léger une plume... léger comme une plume.